Texte sur la série TEDDYBÄR

L’ours et ses humains

« Once is an accident. Twice is coincidence. Three times is an enemy action. »

(Ian Fleming, Goldfinger)

1. Introduction
La légende veut que le principe d’analyse ci-dessus fasse partie du Codex de Moscou [angl. Moscow Rules], un ensemble de règles de conduite à destination des espions. Il se trouve que ce principe guide aussi, à sa façon, la pratique de collectionneur de Jean-Marie Donat : lorsque, dans l’une de ses déambulations, il trouve une première image qui l’intrigue (contenu, principe de composition volontaire ou involontaire, dispositif de prise de vue…), il ne la prend pas. On ne peut pas faire collection de tout. Quand il en trouve une deuxième où apparaît le même élément, il l’achète. On ne sait jamais. Mais c’est avec la troisième photographie que la collection commence réellement. Parfois, il lui faut 
attendre des années pour trouver un troisième 
spécimen pour sa collection. Pour d’autres, comme Teddybär, les choses vont assez vite. La photographie à l’ours polaire a, semble-t-il, connu un franc 
succès en Allemagne avant la guerre et jusqu’aux années 1970.
Si c’est l’étonnement qui fait démarrer une collection et la similitude qui fait qu’une photographie y entre, ce n’est pas la ressemblance entre les images qui fait durer l’intérêt. Chaque photographie de Teddybär montre une personne en costume d’ours. C’est vite dit. L’intérêt n’est pas là. Passé le premier effet de surprise devant la découverte qu’une photographie, pourtant singulière, n’est pas unique mais relève bien d’un type d’images qui montrent toutes le même motif, c’est la différence qui nous intrigue.
Plus que sa multiplication, c’est la multiplicité de l’ours et de ses « clients » qui retient l’attention. Multiplicité de l’ours – car, symboliquement, l’ours semble n’être qu’un – ou des ours – car différents hommes-ours l’incarnent différemment. La collection nous fait découvrir un ours fantasque ou réaliste, aimable ou inquiétant – inquiétant, souvent inquiétant –, peluche ou animal, engagé ou blasé, la gueule béante et les dents longues, sentant l’eau de Javel ou délabré, charmant ou fou. Il en va de même – ou presque – de « ses » humains. Parfois, rarement, c’est la prise de vue elle-même qui attire l’attention. À le regarder sans s’encombrer de frontières culturelles, on retrouve dans ce corpus low art des éléments de structure d’images de high art des plus sophistiquées. En dehors des types d’ours, des relations qui se nouent le temps d’une prise de vue et des cadrages inattendus, rares, c’est notre propre appréhension de ces photographies qui doit retenir notre attention. Qu’est-ce que notre manière de regarder spontanément ces images nous apprend sur notre regard ? En somme, il s’agit de tenter une analyse, même rudimentaire, de notre voir.

C’était l’idée de Karl. Je ne sais pas d’où il la tenait. C’était l’hiver. On n’avait pas eu de chantier depuis des semaines. Il était arrivé tout excité chez moi, en me disant qu’il fallait absolument que je vienne, qu’il avait eu une idée géniale qui allait nous permettre de passer l’hiver comme des rois. Il a commencé à me l’expliquer quand je mettais mon manteau : « Les gens ont besoin d’une raison pour prendre une photo », m’a-t-il dit. « Et nous, on va leur en donner une… »
Un photographe lui avait donné un vieil appareil en échange d’un service il y a quelques années. Mais, comme il manquait d’argent pour s’acheter les pellicules, il ne l’utilisait pas beaucoup. C’est en voyant une photo de vacances qu’il avait eu l’idée. On y apercevait sa cousine avec son mari et son gamin dans un grand fauteuil de plage en osier. Entre eux, un ours polaire, comme si c’était un membre de la famille. En me montrant la photo, il reprit son idée : « Donc, les gens ont besoin d’une occasion pour se faire prendre en photo, et un ours, ça en fait une grosse. » C’est dans la pièce à côté que j’ai découvert mon « outil ». Il était vide, flasque, mou, poilu. Pendant des années, il allait devenir mon habit de travail. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. C’était probablement un costume de carnaval. Il sentait l’antimites. Il m’a invité à le mettre.
L’idée était simple. On proposerait à des touristes de les prendre en photo avec l’ours. Ils pourraient venir chercher le tirage en fin de journée. Karl et moi, on se partagerait les gains.

2. Espace-temps
On ne peut pas dire qu’il y ait un type d’espace entièrement épargné par les ours. Mais la ville, la mer et la montagne semblent des lieux particulièrement propices à leur rencontre. Quelques photographies montrent aussi des intérieurs, des forêts et des parcs. Les photographies n’appartiennent pas toutes à la même période. En fonction des informations de contexte (vêtements, coupes de cheveux, uniformes) et des paratextes (inscriptions au dos, dédicaces), on peut dire que les photographies ont été prises entre les années 1920 et les années 1970 en Allemagne. En somme, cet ours traverse cinquante ans d’histoire allemande.

On a commencé à la colline du village où on avait appris à faire du ski. Dès qu’ils nous voyaient arriver, les gens se donnaient des coups de coude et se retournaient. Les jeunes femmes éclataient de rire. Une fois que l’ours avait été remarqué, Karl lançait sa phrase : « Une photographie pour ces messieurs-dames ? » Heureusement que c’était lui qui parlait. Moi, j’étais l’ours. Un ours, ça ne parle pas. Enfin, plus tard, j’ai rencontré des ours qui parlaient. Moi, je n’y croyais pas trop. Et puis j’étais timide. Ça m’arrangeait de ne rien dire sous ma gueule d’ours toujours grande ouverte. Et puis j’ai l’impression que ça rassurait. Un ours, en soi, c’est déjà assez intimidant. Encore que moi, ça allait. J’étais, pour ainsi dire, un ours domestiqué. C’est peut-être pour ça qu’on avait l’impression qu’on pouvait faire ce qu’on voulait de moi. Surtout au début. J’étais l’ours bien dressé. Celui qui danse sur commande. Les demoiselles gâtées, nos vacancières, me faisaient bien transpirer. C’est comme si le fait de payer pour la photo leur donnait tous les droits. Elles me tiraient par mon faux museau pour me mettre à genoux, me tapaient sur le dos ou les fesses, collaient leur poitrine contre moi et mettaient leur main dans ma pelure… Pour tout dire : j’ai aimé être ours dès le premier jour.

3. Attitudes
La plupart de nos prises de vue sont relativement directes, frontales. L’ours est leur sujet central ou en fait partie. Pourtant, il ne retient notre attention que pendant des moments relativement brefs. Les photographies qui ne montrent que des ours ont peu d’intérêt. Ce qui intrigue le plus est ce qui se joue autour, les différentes façons d’interagir avec eux ou de les éviter. Chaque photographie fait l’objet d’une mise en scène minimale avec différents scénarios possibles : l’ours peut nous rejoindre comme l’un d’entre nous ou se poser à une certaine distance. Il peut se mettre derrière nous et nous surplomber ou nous servir d’appui. Nous pouvons marcher vers l’objectif avec lui ou nous arrêter pour une photographie de groupe. Il peut poser sa patte sur notre épaule ou nous tenir la main. Nous pouvons le regarder ou regarder l’objectif. Il peut nous fixer ou regarder ailleurs. Il peut être notre ami berlinois. Il peut nous faire peur comme aux enfants. Nous pouvons nous en méfier et même l’attaquer comme symbole de la Russie. Même les façons de l’ignorer sont signifiantes. Sur telle photographie on perçoit, par exemple, une expression amusée qui montre que l’ours a été vu. Pourtant, il n’est pas officiellement le sujet de la photographie. Dans telle autre, la prise de vue n’englobe pas seulement ceux qui posent, mais un cinquième qui détourne entièrement – consciemment ? – le regard pour faire autre chose (rouler une cigarette ?).


Peu importe ce qui se passait sous mon costume. En ours, j’avais toujours la même expression. Avec le temps, j’ai connu la liberté d’être ours. J’ai d’abord commencé à grogner. Puis je me suis mis à courir derrière les gens pour leur faire peur. Avec mon gros costume, je n’y arrivais pas trop. Du coup, ça les faisait marrer. Karl faisait semblant de me reprendre. Un jour, il a même pris un bâton qu’il avait trouvé au bord de la route et s’est mis à me diriger avec. Mais ça, j’ai moins aimé. Je l’aurais presque mordu.
Quand on m’ignorait ou que Karl me criait dessus, je me tordais le dos et me mettais à geindre. Je n’ai jamais su si c’est le genre de choses que fait un ours. Mais peu importe. Les gens n’étaient pas là pour un cours sur les ours. Un peu d’émotion et de rigolade, une petite surprise, un souvenir un peu différent des vacances. On ne nous en demandait pas plus. Et qu’un ours piaule ou pas, peu importe. En tout cas, ma fausse peine m’a souvent valu une vraie caresse.

4. L’ours en détail
Les photographies où l’ours ne semble pas être le sujet central interpellent particulièrement : après tout, il constitue un breach [une rupture] et devient ainsi tellable [digne d’être raconté]. Il fait incontestablement événement pour celui qui regarde la photographie. Ne devait-il pas faire événement pour celui qui la prenait ? Pourquoi l’ours se retrouve-t-il en marge ? Au contraire d’une photographie dont l’ours est le sujet principal, une image où l’ours est un détail fait elle-même événement et pose question. Le récepteur ne peut que s’interroger sur la volonté du photographe. L’ours lui aurait-il échappé comme ce meurtre échappe au photographe de Blow Up (sans qu’il échappe à son appareil) ? Trouvait-il ridicule de prendre une photo avec, mais ne pouvait-il pas s’empêcher de prendre une photo de l’ours ? Ou sommes-nous victimes d’un défaut de perspective ? Après tout, Daniel Arasse nous dit bien qu’« un détail vu n’a pas besoin d’avoir été fait ». C’est dans Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture. Et il me semble que c’est avec ces photos-là que nous nous approchons le plus de la peinture. Elles rappellent ces toiles maniéristes où Jésus, un saint pénitent ou une libération de Saint-Pierre par l’ange sont devenus des détails géométriques (excentrés) et perceptifs (à peine visibles), sans pourtant perdre leur importance (culturelle). Il en va d’eux comme des ours : une fois découverts, ils deviennent forcément le sujet de l’image.

Et qu’en est-il de ce cliché où une ombre nous fait deviner que l’ours est là, hors champ, du côté du photographe, mais n’est pas montré de manière directe ? Là encore, la référence, sans doute involontaire, s’impose. L’image inverse la perspective comme ce Consummatum est, peinture de Jean-Léon Gérôme, où la Crucifixion n’est présente que par son ombre. Et pourtant, là où nous attribuons la trouvaille en peinture à Gérôme, la photographie de l’ombre d’un ours nous rappelle celui qui a trouvé la photographie plus que celui qui l’a prise : c’est devant le collectionneur que nous tirons notre chapeau. Bien vu !
Et pourtant, la photographie existait déjà. Peinture de qualité muséale ou image photographique vernaculaire : mêmes maniérismes. Nous retrouvons donc l’insight de Roland Barthes : l’analyse structurale ne connaît pas la différence entre high et low.
Lorsque l’ours fait sourire des soldats de l’Allemagne d’avant guerre comme des G.I. américains d’après guerre, cela provoque un certain inconfort. Mais leur sourire est-il réellement identique ? Pas vraiment, car la manière de (se) poser, même devant un appareil photo, est un fait de culture. Ce que les rhéteurs antiques et les peintres de la Renaissance appelaient le decorum – la manière de se comporter en fonction du rôle et du rang social – s’opère toujours jour de façon naturelle. Les soldats allemands et américains ne sont pas plus semblables devant l’ours que ne le sont les riches intellectuels du Nord et les ouvriers du Sud. Et l’ours n’est pas pareil 
avec eux.
Avec le temps, j’ai appris comment m’y prendre avec les différents vacanciers. L’ours était comme une sorte de révélateur de caractère. Il montrait à quel point les gens se prenaient au sérieux. Avec certains, il valait mieux garder la distance, en jouant le soumis pour correspondre à leur rêve d’explorateur sans crainte. D’autres, au contraire, avaient envie de jouer. Ça pouvait aller jusqu’à la bataille de boules de neige. Je prenais garde de ne pas trop m’humaniser dans tout ça. Plus je jouais à l’ours, moins on pouvait m’en vouloir. En ours, je me permettais des choses pour lesquelles on m’aurait filé deux baffes ou plus si je les avais faites en homme. Qui allait se fâcher contre un ours ? C’eût été ridicule. Et l’inverse était vrai aussi : je me souviens de ces mains baladeuses et de ces regards ! Et le mari qui rigolait à côté. Si sa femme avait fait la moitié de ça avec un inconnu, elle eût été bonne pour une raclée. Mais là, c’était différent. C’était un ours. Qui allait se fâcher à cause d’un ours ? Même les grands nazis en uniforme finissaient toujours par se marrer. En gros, pendant ma période d’ours, je n’ai vu que le côté sympathique des gens.

5. Voir voyant
Le brin de sensualité que l’on devine sur le visage de cette jeune femme, peut-être une gouvernante, qui pose avec l’ours et une petite fille, l’y est-il réellement ou est-ce de la projection d’un male gaze, le mien ? On pense à What Macy Knew, de Henry James, roman où le narrateur décrit la plupart des événements de la perspective d’une petite fille qui se méprend parfois sur la nature des rencontres qu’elle observe. Le lecteur adulte a alors le plaisir de comprendre plus que les protagonistes et de deviner la rencontre érotique dans ce que la jeune fille décrit comme une bagarre. Et voir plus que les protagonistes, n’est-ce pas une bonne partie de la joie qu’éprouve le collectionneur de photographies d’amateurs ? C’est le plaisir du punctum de Barthes, celui de voir dans une photographie davantage que ce que le photographe y a mis. Ainsi, dans les photographies de groupe, l’attention de l’ours devient sensible. Il ne pose pas avec tout le monde de la même façon. Il a ses chouchous dans chaque image.

Les enfants aussi, ça marchait bien. Certains en venaient même à pleurer pour qu’on les prenne en photo avec moi. Pour d’autres, c’étaient plutôt les pères qui les poussaient à poser. C’était une sorte de défi, et ils avaient besoin de tout leur courage pour s’approcher. Pour eux, je me tenais tranquille. Ils se mettaient alors à côté de moi, se tenant tout droit devant l’appareil et, dès que la photo avait été prise, ils repartaient en courant. Le jackpot, c’étaient les photos de classe avec ours. Ça nous faisait vingt photos d’un coup. On passait alors le reste de la journée à faire des tirages.

6. Manières d’être ours
Ours séducteur, ours de BD, ours denté, ours sympathique, ours de pique-nique, ours bohémien, ours SDF, ours énorme, ours chasseur, ours pépère, ours de plage, ours mangeur d’hommes, ours proie, ours militaire, ours mouillé, ours accessoire, ours dragué, ours nonchalant, ours de fête, ours solitaire, nounours, ours terrifiant, ours carnaval, ours opérette, ours mort de rire, ours saint, ours malsain, ours pété, folklours, ours de groupe, ours enchaîné, ours à l’Enfant, ours à la Vierge, Mickey Mours.

7. L’ours Koulechov
L’effet Koulechov, d’après Lev Koulechov, désigne un biais de cognition observé lors d’expériences menées par le cinéaste et théoricien russe en 1922. Le réalisateur y a montré que l’expression neutre d’un visage humain était perçue différemment par les spectateurs en fonction du montage opéré. Les spectateurs interprètent la même expression respectivement comme celle de la tristesse, de la faim ou du désir si les objets dont le montage suggère qu’ils sont perçus par la personne représentée sont un cadavre, un plat ou une jeune femme attirante.
Il nous semble en être de même avec l’ours. Nous interprétons son expression en fonction des expressions et des actions de ceux qui l’entourent. La même expression peut ainsi nous paraître être celle, par exemple, du désir ou de la bienveillance, selon le contexte. L’effet Koulechov existerait alors dans le temps (lorsque deux séquences se suivent), mais également dans l’espace (lorsque deux éléments sont juxtaposés).

Parfois, c’était bizarre. Je recroisais des gens le soir ou un autre jour. J’avais l’impression d’avoir passé un bon moment avec eux, d’avoir bien rigolé. Mais eux, bien sûr, ne se souvenaient de rien. Ils ne me connaissaient pas. Au début, j’ai voulu leur expliquer que c’était moi, l’ours. Mais les gens étaient incrédules, ou ça les mettait mal à l’aise. Après, j’ai arrêté. Je me suis résigné à vivre une sorte de double vie. La journée, j’étais un ours. Le soir, je dépensais l’argent que j’avais gagné. On a fait ça pendant au moins cinq, six hivers. Puis ce fut la guerre. On a repris un peu après. Mais c’était moins facile. Les gens avaient encore moins d’argent, et il y avait plus de concurrence. D’autres photographes s’y étaient mis et parfois, dans une même ville, il y avait quatre, cinq ours qui se disputaient les touristes. Ça finissait même par les agacer.

8. Ours vendus
Ours de Berlin, ours d’exposition industrielle (1950), ours de plage, ours d’Ems Kränchen, ours de Noël (inconnu), ours de Noël (1972), ours d’opérette (Kaiserwalzer), ours de glace (Eisrevue), ours de zoo (Berlin).

9. Jeu de titres
Certaines images appellent un titre.
D’autres peuvent très bien s’en passer.

Deux jeunes soldats avec un ours blanc et une fleur
Quelque chose de souterrain semble se tramer dans cette photographie, comme dans beaucoup d’autres. Les relations sont ambivalentes et posent question : pourquoi ces sourires énigmatiques ? Quel est le rôle de la fleur ? Les jeunes hommes connaissent-ils l’ours ? Et leurs mains se touchent-elles involontairement ?

Jeune fille triste à l’ours
Les yeux de la fille semblent presque transparents, liquides. A-t-elle pleuré ? Est-elle malade ? Je m’imagine qu’elle est dans une clinique pour enfants malades des poumons. L’ours y passe pour les égayer un peu.


Ours et Hitlermädchen
C’est une fille aux tresses parfaites, jeune, blonde, sûre d’elle-même, une croix gammée orne son maillot. C’est l’incarnation parfaite de la jeunesse hitlérienne, innocente, joyeuse, naïve. L’ours, tout blanc, tout sourire, montre ses grandes dents aiguisées, la langue, on dirait presque une vraie. Si on ne savait pas que c’est impossible, on dirait qu’il bave.

10. En guise de conclusion
Discontinu, approchant son sujet de différents angles, cet article n’est guère qu’une invitation au jeu, à vous laisser intriguer, à poursuivre les explorations, à chercher vos propres dadas, vos chouchous, à vous imaginer des vies, à faire des distinctions, à trouver des titres, à rire des expressions, à faire de l’histoire… Ces images sont à vous, désormais.


Klaus Speidel est artiste et philosophe. Allemand, il a fait des études de philosophie et d’histoire de l’art à Munich et à Paris. Lauréat du prix Aica de la Critique d’art 2015, il a été commissaire de deux expositions, Recouvrements en 2014 et De l’écriture de l’écriture en 2015. Il s’intéresse au récit par l’image, à l’esthétique de la réception, au dessin minimaliste, à l’image impactante, à l’écriture discontinue et à la pensée non linéaire. Il a publié de nombreux textes théoriques, des critiques d’art et des textes de catalogues en France et à l’étranger.