REVOIR PARIS

REVOIR PARIS

Collection Jean-Marie Donat  / Commissariat Aurélia Marcadier

Exposition dans le cadre du Festival Photo Saint Germain / Polycopies
Lieu : Installation en plein air sur les quais Solférino (Paris, France)
Date : 03.11.2022 – 02.01.2023 de Chicanos.

Cette série issue de la Collection Jean‑Marie Donat regroupe des photographies vernaculaires, anonymes, dans lesquelles la mention « PARIS » est présente, parfois comme une évidence, parfois très discrètement. Cette série confronte l’imagerie immédiate liée à ce mot, qui désigne pour le regardeur de façon irrépressible la Ville Lumière – et les fantasmes qui en découlent ! –, avec la réalité toponymique de la multitude d’endroits nommés Paris ou indiquant comment s’y rendre. À travers cette série, à travers cette abondance de mention « PARIS », le regardeur s’en approche sans jamais y être. Le lieu s’échappe.

Jean‑Marie Donat a joué sur ce motif dans une précédente série intitulée « I AM NOT THERE », regroupant des photographies de personnes posant devant des panneaux signalant le chemin vers des lieux prestigieux ou touristiques. Paradoxalement, pour pouvoir montrer « qu’on y était », il fallait prendre une photo en dehors du lieu même, devant le panneau d’indication. On y est presque, mais pas tout à fait. La série « REVOIR PARIS » est une prolongation, comme une ramification de ce travail au long cours. La particularité de la démarche artistique de Jean‑Marie Donat est le développement de séries photographiques autour de sujets ou de détails répétitifs. Il s’approprie, recontextualise et lie entre elles les images collectées et leur donne une nouvelle signification. Ici la mention « PARIS » est parfois imperceptible et demande à être redécouvert dans les interstices de la photographie.

La collection dont est issue cette série a été constituée sur plus de 30 ans. Elle est principalement composée d’images vernaculaires, photographies d’amateurs, d’anonymes. Elle couvre plus d’un siècle d’histoire de la photographie (1880‑1990). À partir de ce travail de sédimentation sur le temps long et d’introspection sur ce fonds, Jean‑Marie Donat construit depuis les années 80 ce corpus photographique avec la volonté de donner une lecture singulière du XXe siècle.